Archéologie. Les sentinelles du Conservatoire du littoral
25 janvier 2012
À chaque tempête, la côte bretonne livre de nouveaux trésors archéologiques. Une richesse fragile à la sauvegarde de laquelle contribuent désormais les gardes du Conservatoire du littoral.
Tout est parti de la tempête Johanna qui a balayé la région, le 10mars 2008. Sur un îlot désert de la chaussée de Molène (le petit Ledénès de Quéménès), la grève a été si secouée que des dalles jusqu'alors enfouies ont été mises au jour. Les premiers à les découvrir ont été les gardes du Conservatoire qui ont signalé leur découverte aux services archéologiques. Les fouilles menées par la suite devaient révéler qu'il s'agissait de sépultures de l'âge du bronze et permettre de trouver des fragments de haches polies. On doit une autre découverte à la tempête Johanna: elle est due au garde de la communauté de communes de la Baie du Kernic (Plounévez-Lochrist) qui a trouvé des fragments de céramique et un coffre datant de l'âge du bronze sur les dunes de Keremma.
L'effet Johanna
«Johanna a été l'événement déclenchant d'une réflexion commune menée par le Conservatoire et la Région», raconte Maria Vadillo (vice-présidente de la région chargée du patrimoine et du tourisme). «Jusqu'alors, le Conservatoire se préoccupait, évidemment, du patrimoine naturel mais ses gardes n'étaient pas formés à déceler les traces anciennes d'occupation humaine. La nature, c'est bien, mais l'histoire des hommes aussi. Alors, nous avons organisé une formation destinée aux 90 agents de terrain du Conservatoire».
Dix découvertes
Les agents sont passionnés par cette mission nouvelle de «sentinelles archéologiques» et les résultats sont vite tombés: depuis un an, huit signalements ont été adressés au laboratoire «Archéosciences» (Université de Rennes 1) qui a expertisé et fouillé les lieux. Même s'il ne s'agissait pas, cette fois, de sites nouveaux mais d'érosions qui avaient mis au jour de nouveaux objets sur des sites déjà connus. Ces huit sites, ajoutés aux deux découverts par les gardes, ont donné lieu à la réalisation de panneaux d'interprétation qui seront installés cet été dans les «Maisons du littoral» aménagées par le Conservatoire. La Région et le Conservatoire ont également édité une plaquette sur le sujet, ainsi qu'un «archéoscope» d'aide à l'identification des vestiges. Ils sont destinés aux gardes mais aussi aux guides scolaires et touristiques intervenant sur le littoral.
Enseignants et encadrants peuvent envoyer une demande à : bretagne@conservatoire-du-littoral.fr
- Alain Le Bloas
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